30/05/2014

Rythmes scolaires : deux Français sur trois défendent la réforme

Les parents ont bien pris en compte l'intérêt des enfants !
Selon le sondage CSA publié dans la presse ce jour, une large majorité de parents soutient la réforme des rythmes scolaires et juge qu'elle apportera "de meilleures conditions pour mieux apprendre".

Fotolia 16605697 MSelon le même sondage, 92% des parents concernés dès cette année considèrent que l'année scolaire s'est bien déroulée.

La FCPE rappelle que 93 % des communes sont prêtes à appliquer la réforme des rythmes sans que cela ne leur pose de problèmes.

La FCPE le répète : les discours et les campagnes menées contre une meilleure organisation du temps scolaires pour les élèves sont minoritaires.

L'instrumentalisation politique de cette question doit maintenant cesser.
Ce sondage confirme ce que demandent les parents d'élèves : des réformes qui correspondent aux besoins des enfants pour l'amélioration de leurs conditions de vie et d'études à l'Ecole.

Le seul objectif pour la FCPE étant la réussite de tous !

23/05/2014

Ne pas reculer devant la nécessaire réforme des rythmes scolaires


"En décembre 2013, l'enquête PISA, réalisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), constatait, pour la cinquième fois de suite depuis 2000, une baisse des performances de notre système éducatif. Derrière ces résultats globaux, médiocres, se cache une réalité bien plus inquiétante encore : la France est devenue la championne du monde des inégalités scolaires et du déterminisme social !"

"Nos expériences réussies doivent être connues, partagées avec les communes qui connaissent des difficultés alimentant leurs doutes, leurs craintes."

22/05/2014

La question des “rythmes scolaires”
s’inscrit dans le cadre plus général
de l’aménagement des temps de vie
des enfants, de la maternelle au lycée.
Placer leurs besoins au centre de cette
réforme, c’est penser l’éducation
de manière globale, en articulant
les temps scolaires, périscolaires,
extrascolaires et familiaux.
l
e
P
edt
permet d’organiser de manière
cohérente la journée des enfants (temps scolaire
et activités périscolaires) en s’appuyant sur les
ressources du territoire.
1
l
intérêt
de
l
enfant
Il doit être au cœur de la mise en œuvre du
nouvel aménagement des rythmes : organiser
la journée en fonction des pics de vigilance et
des besoins de repos, notamment en allongeant
la pause méridienne, et sans oublier de donner
la parole aux enfants sur les activités mises en
place...
2
d
es
activités
de
qualité
Les activités périscolaires ne doivent pas être
de l’école après l’école. Centrées sur l’éducatif,
elles doivent être menées par des animateurs
et intervenants formés, sans sombrer dans une
surenchère de propositions. Il est nécessaire de
prendre en compte le rythme des enfants.
À certaines heures de la journée, ils ont besoin
de temps au calme, entre copains, pour jouer,
ou même ne rien faire, alors que d’autres
moments sont plus propices à l’éveil culturel,
artistique, et sportif...
3
l
a
gratuité
des
n
ouvelles
activités
P
ériscolaires
(
na
P)
Parce qu’aucun n’enfant ne doit être exclu de
ces nouveaux temps périscolaires et parce que
l’éducation est un investissement pour l’avenir,
la société toute entière doit prendre sa part
en appliquant la gratuité des activités pour les
familles.
4
l
a
fin
des
inégalités
territoriales
Aujourd’hui, une disparité flagrante existe entre
les écoliers selon le niveau de richesse de leur
commune (locaux, équipements, activités,
sorties...).
Seul l’État peut garantir l’accès à un
service public sur tous les territoires.
La FCPE demande la
transformation du
fond
d’amorçage en
fond de péréquation national
pérenne pour accompagner la réforme.
Ces financements doivent être exclusivement
versés aux communes pour l’école publique et
non directement aux écoles privées où aucun
contrôle n’est effectué sur ce qui est mis en
place :
l’argent public doit être rendu à l’école
publique !
5
l
a
coéducation
comme
moteur
des
P
rojets
De même que la FCPE défend le principe de
coéducation au sein de l’Ecole, le PEDT doit être
construit par l’ensemble des partenaires éducatifs
du territoire. Les enfants ont besoin de continuité
entre les différents moments de la journée, de la
semaine et de l’année et de cohérence entre les
temps éducatifs.
Parents, enseignants, directeurs, animateurs,
ATSEM, réseau associatif local, collectivités
territoriales...
: chacun a un rôle spécifique et
complémentaire. Depuis la phase de construction
et jusqu’à l’évaluation du projet, il faut favoriser la
rencontre des intelligences dans le dialogue et à
travers une véritable concertation.
C’est tous ensemble que nous réussirons la
réforme des rythmes scolaires.
Réforme des rythmes scolaires :

L’organisation du temps scolaire à l’école primaire



Note d’information FCPE  du 20 mai 2014
relative au Décret n° 2014-457 du 7-5-2014 - J.O. du 8-5-2014


Organisation de la semaine, ce que permet le décret :
La durée de la semaine scolaire est toujours fixée à 24 heures pour tous les élèves.
La règle commune est toujours la semaine de quatre jours et demi avec classe le mercredi matin à raison de 5h30 par jour et 3h30 pour la demi-journée. La dérogation pour le samedi matin, prévue par le décret de janvier 2013, est toujours possible.
Le décret ne permet pas d’organiser le temps scolaire
-        sur moins de huit demi-journées par semaine comprenant au moins cinq matinées. La semaine de quatre jours n’est donc pas possible.
-        ni sur plus de 24 heures hebdomadaires,
-        ni sur plus de six heures par jour et trois heures trente par demi-journée.
-        Le volume annuel des activités pédagogiques complémentaires (APC) n’est pas changé, soit 36 heures par enseignant.

Le décret permet :

-        D’organiser plusieurs journées à six heures de classe.
-        De réduire la semaine scolaire à moins de 24 h.
-        D’allonger l’année scolaire  dans le cas où la durée hebdomadaire de classe serait de moins de 24 heures. En effet, la récupération des heures non accomplies se fera en diminuant d'autant le nombre de jours de vacances scolaires prévu par le calendrier national.
La circulaire indique que ce report devra s'effectuer sur les vacances d'été, afin de ne pas déséquilibrer l'alternance entre périodes travaillées et congés durant l'année scolaire.
-        De réserver une après-midi au périscolaire.


Demandes d’expérimentations, qui décide ?
C’est le recteur d'académie qui autorise à titre expérimental, pour une durée de trois ans, des adaptations à l'organisation de la semaine scolaire dérogeant aux dispositions du décret de janvier 2013.
Le DASEN expertise pour le recteur la demande faite conjointement par la commune, ou l’EPCI, et le/les conseils d'école.
Lorsqu'il se prononce sur les expérimentations qui lui sont proposées, le recteur d'académie doit veiller à ce qu'elles soient fidèles aux objectifs poursuivis par la réforme des rythmes scolaires mise en œuvre par le décret du 24 janvier 2013, c'est-à-dire à ce qu'elles opèrent une meilleure répartition des temps d'apprentissage. Il « s'assure du bien-fondé éducatif de l'expérimentation, de sa cohérence avec les objectifs poursuivis par le service public de l'éducation, de sa compatibilité avec l'intérêt du service et, le cas échéant, avec le projet éducatif territorial ».
Le décret prévoit également l'évaluation des expérimentations conduites, six mois avant leur terme, soit au bout de 2 ans et demie.

Le calendrier de dépôt des demandes d’expérimentation
Les projets d'expérimentation doivent être retournés aux autorités académiques avant le 6 juin 2014. Les projets devront ensuite faire l'objet d’un passage CDEN.
Dans tous les cas, les CDEN préalablement prévus se tiennent, afin de finaliser les projets d'organisation du temps scolaire déjà élaborés. S’il n’y a pas d’entente, ou d’organisation proposée, le ministre a rappelé la loi « il reviendra à l’État, comme cela a toujours été le cas, de fixer l’organisation du temps scolaire dans toute la France, y compris dans les communes qui, pour l’essentiel, cherchent à trouver des solutions, y compris dans celles qui ne veulent pas en trouver parce qu’un certain nombre de maires ont décidé de faire de la question des rythmes un objet idéologique, au détriment de l’enfant. »

Pour les communes ayant déjà finalisé leur projet (94 %) :

-si aucun acteur (école et maire) ne souhaite modifier l'organisation arrêtée, l'organisation déjà retenue en CDEN est maintenue pour la rentrée scolaire 2014 ;

-si un acteur souhaite changer d'organisation du temps scolaire mais n'obtient pas l'accord de l'autre acteur, on en reste à l'organisation arrêtée en CDEN ;

- si les acteurs  s'entendent pour proposer un nouveau projet, et si celui-ci répond aux prescriptions posées par le décret du 7 mai 2014 et précisées par la présente circulaire, ce nouveau projet est retenu après avis du recteur pour la rentrée scolaire 2014 ;

- si les acteurs s'entendent sur un nouveau projet, mais que ce dernier ne répond pas aux prescriptions posées par le décret du 7 mai 2014 et précisées par la présente circulaire, ce nouveau projet n'est pas retenu et c'est l'organisation initiale qui est mise en place pour la rentrée scolaire 2014.

Pour les communes n'ayant pas finalisé leur projet (6 %) :
-si les acteurs proposent une expérimentation des rythmes scolaires qui respecte les prescriptions posées par le décret du 7 mai 2014, il est retenu pour la rentrée scolaire 2014 ;

-si les deux acteurs proposent une expérimentation des rythmes scolaires mais que celle-ci ne respecte pas les prescriptions posées par le décret du 7 mai 2014, le DASEN arrête une organisation du temps scolaire pour la rentrée scolaire 2014 conforme au décret du 24 janvier 2013 (avec l'aide de l'inspecteur de l'éducation nationale - IEN);

- si aucun consensus ne permet de dégager un projet d'expérimentation du temps scolaire, le DASEN arrête une organisation conforme au décret du 24 janvier 2013.


Nous devons exiger que les dérogations proposées soient inscrites dans un projet éducatif territorial. C’est une garantie pour que les décisions prises le soient en ayant mis l’intérêt de l’enfant au cœur d’un projet éducatif concerté et partagé.

21/05/2014

Réforme des rythmes scolaires : le maire peut-il refuser de l’appliquer ?

Plusieurs maires ont affirmé qu’ils n’appliqueraient pas la réforme des rythmes scolaires et que le droit leur en donne… le droit. Ont-ils raison ? Interview de maître Yvon Goutal, avocat spécialiste du droit des collectivités locales.
C'est à lire dans la gazette des communes !

"Le maire est un sujet de droit comme tous ses concitoyens, soumis au respect des lois de la République"

15/05/2014

Courtoisie au volant ou incitation à la délation ?

De nombreux parents s'étaient émus (voire scandalisés)  du questionnaire distribué à leurs enfants par la Police municipale lors d'une animation de prévention routière :



Aujourd'hui le site RUE 89 se fait l'écho de cette triste affaire : on y lira le peu de considération que la directrice de Cabinet du Maire porte à l'émotion légitime de certains parents. En bref des opposants! 

 Le démarche était  pour le moins contestable et les parents, quels qu'ils soient,  sont en droit de contester cette initiative.

L'article : « Note tes parents », suggère la police municipale aux enfants

Organisation des rythmes scolaires : la circulaire

La circulaire n° 2014 063 du 9-5-2014 relatives aux modalités de mise en œuvre des expérimentations relatives à l'organisation des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires prévues par le décret n° 2014-457 du 7 mai 2014 est consultable sue le site du MEN.

14/05/2014

La FCPE 91 reste engagée pour la réforme des rythmes scolaires


La FCPE 91 réaffirme son soutien à la réforme des rythmes scolaires afin qu’elle s’applique dans toutes les communes en Essonne dès septembre 2014.

Malgré la fronde de certaines communes qui refusent d’appliquer cette réforme et sèment le doute dans l’esprit des familles, nous croyons que de véritables partenariats entre les différents membres de la communauté éducative sont possibles afin de faire bénéficier les enfants de journées plus courtes et  plus équilibrées entre les apprentissages scolaires et les autres activités, et ce sur cinq jours. Ceci ne peut se faire qu’en élaborant un Projet Éducatif de Territoire en concertation entre tous les partenaires (parents enseignants associations municipalité…).

Le décret proposé ce 5 mai en Conseil Supérieur de l’Éducation ne répond en aucun cas aux attentes de la FCPE qui veut une meilleure organisation du temps scolaire prenant en compte l’intérêt des enfants en priorité. La FCPE a donc voté contre, mais a fait adopter un vœu par l’assemblée de ce CSE, demandant « la pérennisation du financement de l’État pour l’aménagement des rythmes scolaires », et spécifiant que « l’État doit garantir la mise en œuvre de cette réforme dans la durée, en concertation avec les collectivités territoriales et la Caisse nationale d’allocations familiales, afin d'assurer la gratuité des activités pour les familles dans toutes les écoles publiques»

L'organisation de la journée de l’enfant doit correspondre aux besoins des enfants et non aux intérêts des adultes.


                                                                                 

 Carla DUGAULT,
 Présidente

08/05/2014

Le décret est paru !

Le Décret n° 2014-457 du 7 mai 2014 portant autorisation d'expérimentations relatives à l'organisation des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires est paru au journal Officiel ce 8 mai 

Article 1.

A titre expérimental, pour une durée de trois ans, le recteur d'académie peut autoriser des adaptations à l'organisation de la semaine scolaire dérogeant aux dispositions des premier, deuxième et quatrième alinéas de l'article D. 521-10 du code de l'éducation. Ces adaptations ne peuvent toutefois avoir pour effet de répartir les enseignements sur moins de huit demi-journées par semaine, comprenant au moins cinq matinées, ni d'organiser les heures d'enseignement sur plus de vingt-quatre heures hebdomadaires, ni sur plus de six heures par jour et trois heures trente par demi-journée. Ces adaptations peuvent s'accompagner d'une dérogation aux dispositions de l'article D. 521-2 du même code.
Les adaptations prévues à l'alinéa précédent ne peuvent avoir pour effet de réduire ou d'augmenter sur une année scolaire le nombre d'heures d'enseignement ni de modifier leur répartition ...

Lire le décret

05/05/2014

Salutaire déclaration de Paul Raoult sur les rythmes scolaires

Déclaration de Paul Raoult, président de la FCPE, au Conseil supérieur de l'éducation du 5 mai 2014

 Monsieur le Ministre,

Mesdames, Messieurs les membres du CSE,

Avant d'entrer dans le vif du sujet sur les rythmes scolaires, je voudrais rendre un hommage à Monsieur Jean-Paul DELAHAYE, dont nous avons tous appris la démission.
Sans vouloir épiloguer ce départ, je voudrais simplement saluer la qualité de son travail basé sur l'écoute et le dialogue, lui exprimer ici nos sincères remerciements et lui souhaiter une bonne continuation dans ses projets pour l'avenir.
La FCPE s'intéresse aux rythmes scolaires et aux temps de l'enfant depuis bien longtemps. En 2008, lorsque le Ministre Xavier Darcos vola 3 heures de classe par semaine à tous les élèves du primaire et imposa la semaine de 4 jours, nous sommes montés au front avec de nombreuses autres organisations présentes ici pour dénoncer l'absurdité de ces aménagements qui ne pouvaient que mettre davantage en échec ceux qui étaient déjà en difficulté.
Cette semaine de 4 jours à 6h et les cassures de rythmes perturbent les apprentissages, nous le savons tous ici.
Tous les experts de ces questions le disent : au-delà de 5 heures par jour, un élève de primaire n'a plus les mêmes capacités d'apprentissage et de mémorisation. Ces analyses sont confortées par les enquêtes nationales ou internationales qui montrent le décrochage des élèves français dans pratiquement tous les domaines.
C'est donc en s'appuyant sur la communauté scientifique, que nous dénonçons les trop longs week-ends qui rendent les lundis difficiles, les trop longues vacances d'été qui rendent les rentrées ardues en septembre, les trop longues journées de classe où les élèves ne mémorisent plus grand-chose... Et je ne parle même pas des devoirs à la maison qui s'en suivent trop souvent !
A partir de ces constats, la FCPE a fait des propositions pour limiter à 5 heures les heures de classe en primaire, 6 heures au collège et 7 heures au lycée. Nous avons aussi à plusieurs reprises proposé une réforme du calendrier annuel pour réduire les vacances d'été et se rapprocher le plus possible de l'alternance idéale : 7 semaines de cours / 2 semaines de vacances.
Sur tous ces éléments, nous n'avons pas changé d'avis, nous continuons de nous battre pour atteindre ces objectifs. J'ajouterai que jusqu'ici nous pensions que le gouvernement les partageait aussi, puisque les réformes engagées, bien qu'incomplètes et parfois partielles, nous permettaient d'avancer. C'est ainsi que les vacances d'automne durent désormais deux semaines, ou encore que le décret « Peillon » de janvier 2013 limitait la journée de classe à 5 h30.
Vous remarquerez que j'insiste bien, comme nous l'avons toujours fait à la FCPE, sur ce temps scolaire. L'essentiel de la réforme des rythmes a toujours été pour nous ces 24 heures d'école mieux réparties tout au long de la semaine. C'est essentiellement cela qui nous intéresse ainsi que la façon dont les enseignants s'y prennent ensuite pour adapter leur pédagogie à cette nouvelle organisation.

Les temps d'activité périscolaire, ne sont qu'une conséquence de ces nouveaux rythmes. C'est un plus pour les élèves, mais ce n'est pas et cela n'a jamais été l'objectif de cette réforme ! Il n'est pas acceptable que l'essentiel des discours se focalise autour de ces 3 heures de T.A.P.
Cette réforme n'a jamais accru les inégalités comme on l'a trop souvent entendu, bien au contraire ! Avant cette réforme, les écarts d'investissement des communes dans le périscolaire allaient de 1 à 10 et cela ne choquait pas grand monde... L'Etat par le fond d'amorçage qu'il a créé a financé une grande partie de ces nouveaux engagements municipaux. C'est pour cette raison que cette réforme contribue à réduire les inégalités. C'est pour cela que les financements de l'État doivent être pérennisés, j'y reviendrai plus tard en proposant un vœu à cette assemblée.
La réforme dite « Peillon » était donc bonne mais imparfaite, nous l'avions dit à l'époque et nous nous étions abstenus lors de ce CSE, principalement parce qu'on en restait à un maximum de 5 H 30 par jour et non 5h, parce que la gratuité de ces nouvelles activités n'étaient pas garantie pour les familles et que la prise en compte des pics de vigilance des enfants était laissée à l'appréciation des collectivités. Néanmoins, elle permettait déjà un raccourcissement des heures de classe pour les élèves et leur offrait a minima une matinée supplémentaire chaque semaine pour apprendre mieux.
Notre abstention de janvier 2013 n'était pas en contradiction avec notre volonté de tordre le cou une bonne fois pour toute à la semaine de 4 jours, nous avons soutenu et continuerons de soutenir sur le terrain cette réforme avec l'espoir et la volonté d'aller plus loin et de continuer à construire l'école du XXIème siècle.
Nous sommes des réformistes, nous sommes des progressistes, nous avons pour idéal de transformer en profondeur le système éducatif, mais nous sommes en prise avec le réel et lorsqu'une opportunité se présente pour faire avancer une réforme même à petits pas, nous savons la saisir.
La FCPE n'oublie pas que le président de la République a été élu en faisant de l'éducation et de la jeunesse une priorité nationale. Sur les rythmes scolaires, il y a eu le temps de la concertation, le temps de la construction suivi du décret en janvier 2013. Depuis, ce temps, la première fédération de parents d'élèves de l'école publique que je représente, n'a eu de cesse de défendre ce décret qui allait dans le bon sens dans l'intérêt des enfants. Chaque militant a pris ses responsabilités pour expliquer tant au niveau national que sur le terrain qu'il ne fallait pas reculer sur une réforme qui est bonne pour les élèves ! Aujourd'hui, à la lecture de ce nouveau projet d'assouplissement, les militants FCPE se sentent trahis et je me dois d'exprimer devant vous aujourd'hui leur colère.
Alors que le précédent décret était fait dans l'intérêt des élèves, vous nous proposez aujourd'hui de l'assouplir pour obtenir la paix sociale avec une infime minorité de maires. Pas tous les maires d'ailleurs ! Les mauvais maires ! Je dirais même les mauvais élèves de la République ! Ceux qui font du chantage, ceux qui font pression sur le gouvernement depuis des mois pour ne pas appliquer nos lois et nos règles communes... Ceux qui croient qu'ils vivent dans une République autonome dans laquelle ils ne font que ce qu'ils veulent... Ceux qui pensent ne pas vivre dans un Etat de droit...
Le Ministère annonce que 93% des communes sont prêtes à appliquer la réforme sans que cela ne pose de problèmes majeurs d'organisation. Pour ces 93 % de communes, les emplois du temps sont déjà prêts pour la rentrée prochaine. Pour les quelque 2%, de bonne foi qui rencontrent vraiment des difficultés, vous auriez pu choisir de faire paraître une simple circulaire ou une note de service incitant les Recteurs à les aider à trouver des solutions. Le cadre réglementaire instauré par le décret de janvier 2013 permettait déjà d'instaurer de nombreux emplois du temps très différents les uns des autres.
Finalement, pour satisfaire les 5 % d'opposants, vous nous faites des propositions d'assouplissement en prenant le risque de donner raison à vos détracteurs. Le gouvernement de combat refuse-il déjà de se battre ?
Vous nous présentez ce décret comme un texte permettant des expérimentations, mais encore faudrait-il qu'elles aillent dans le bon sens, celui des élèves, du respect de leurs rythmes d'apprentissage. Il faudrait par exemple au besoin pouvoir refondre totalement le calendrier annuel, respecter autant que possible les deux pics de vigilance de la journée ou encore imposer des projets éducatifs de territoire pour que cette réforme prenne en compte tous les temps de l'enfant.
Or, ce n'est pas vers cela que l'on tend, bien au contraire. Vous n'expérimentez pas, vous concédez !
Alors que Xavier Darcos avait généralisé les 6h sur 4 jours, vous prenez le risque de généraliser les 6h sur 3 jours plus 2 demi-journées de classe et une après-midi d'activités périscolaires qui seront peut-être payantes et inaccessibles aux familles les plus en difficultés. Des milliers d'enfants se retrouveraient alors livrés à eux-mêmes durant deux demi-journées par semaine.
Et vous ne concédez pas uniquement aux quelques communes qui ne sont pas encore prêtes car nul doute que dès la rentrée suivante, en 2015, d'autres seront tentées de se saisir de cette opportunité pour reculer, elles aussi, en oubliant l'intérêt supérieur des enfants. Le risque est grand dans les communes de ne pas chercher la meilleure répartition du temps de classe pour les élèves, mais de pencher du coté de la simplicité qui consisterait à faire tout le temps de classe d'un côté, et de l'autre en une après-midi tout le temps périscolaire.
Les propositions et les exigences que nous formulons reposent sur des études scientifiques et sur les conclusions de la conférence nationale sur les rythmes scolaires. En revanche, pouvez-vous me citer une seule étude, qui préconise cette organisation sur 8 demi-journées pour faire mieux apprendre les élèves !
A la FCPE, nous ne reculerons pas !
Nous disons non au retour des 6 heures par jour ! Nous disons non aux grignotages des petites vacances qui sont si importantes pour le repos des élèves !
Nous disons non aux expérimentations sans un projet éducatif global pour l'enfant car sans cela, ce ne seront que les communes qui ne s'intéressent pas à l'éducation, celles qui se fichent des temps de l'enfant, qui obtiendront une dérogation !
Nous disons non aux propositions qui ne seraient pas l'objet d'un consensus démocratiquement exprimé.
Nous disons non, aux expérimentations qui ne prennent pas en compte l'intérêt des élèves. Le seul objectif qui vaille ici est la réussite de tous les enfants.
Nous disons non aux expérimentations qui ne s'accompagneraient pas d'évaluation.
Je n'entrerais pas plus dans les détails sur ce texte puisque nous allons en discuter lors de la présentation de nos amendements... Je conclurais simplement en vous disant qu'il est encore temps de sauver ce qui peut encore l'être, pour les élèves d'abord.
La FCPE réclame une réforme des rythmes depuis 2008. Le décret de janvier 2013 allait dans le bon sens, nous souhaitons aller plus loin. Le décret proposé aujourd'hui remet en cause les fondamentaux qui nous animent concernant les rythmes scolaires. En l'état actuel, nous voterons contre ce texte, mais continuons à défendre la réforme des rythmes.
Je vous remercie.


(source : FCPE site national)