Les cartes scolaires du 1er degré sont désormais connues dans tous les départements. D'après les chiffres de suppressions annoncés, nous pourrions en arriver à plus de 3 400 fermetures de classes (environ une pour 15 écoles !) sont programmées dans toute la France, alors que les effectifs d'élèves du primaire restent à un niveau très élevé et que le taux d'encadrement est bien moins élevé ici que dans les pays de l'OCDE (près d'un enseignant pour 20 élèves, contre 1 pour 15 en Finlande, aux Pays-Bas ou aux Etats-Unis, ou même 1 pour 12 en Suède et au Danemark).
Le collectif « l'éducation est notre avenir » s'est réuni lundi soir 11 avril dans les locaux de la FCPE. Nous avons fait des propositions afin de fédérer les actions locales et de démontrer qu'elles correspondent à une réalité nationale car tous les territoires sont touchés . Le collectif n'a pas répondu à nos sollicitations, y compris sur notre proposition d'organiser ensemble une nuit des écoles. Seul le SNUipp-FSU a envisagé pour ce qui le concerne d'organiser une délégation nationale "symbolique" au ministère à l'occasion de la réunion de ses instances nationales le 18 mai à Paris.
Le collectif a acté le principe d'une nouvelle alerte, courant mai, aux élus de la République, parlementaires et élus territoriaux sur les conséquences de la politique éducative du gouvernement et des 16 000 suppressions de postes dans l'Education nationale.
La FCPE a donc décidé de lancer sa propre mobilisation nationale sur ces questions.
Cela commence par une pétition nationale des parents d'élèves que vous pouvez signer et faire signer massivement e
n ligne ici.
Nous vous proposons également d'organiser des actions et mobilisations chaque semaine (concerts de bruit avec klaxons ou casseroles devant les préfectures ou les IA, accrochage de banderoles sur les écoles et établissements scolaires avec le slogan "Education en danger", CDEN alternatifs en public, opérations de signatures sur papier de la pétition) pour occuper le terrain médiatique et faire monter la mobilisation jusqu'au point d'orgue de la semaine du 16 au 20 mai, qui sera celle où les élèves de CE1 passeront les évaluations nationales si le ministère n'y renonce pas d'ici là.
Cette semaine-là, nous vous proposons d'appeler les parents à ne pas mettre leurs enfants à l'école pendant une journée ( journée "écoles vides"), en particulier les élèves de CE1 si les évaluations sont maintenues, et à organiser partout des nuits des écoles le 20 mai avec débats publics sur les moyens de l'Education nationale et la transformation pédagogique de l'Ecole, dans les écoles, les collèges, les lycées ou les mairies. Nous vous enverrons prochainement plus d'informations et d'éléments pour vous y aider.
Prévoyez dans chaque département une conférence de presse le jeudi 12 mai pour expliquer les raisons de la colère des parents: nous ne voulons pas de cette Ecole-là pour nos enfants, nous voulons de bonnes conditions de travail pour eux et pas que l'on gaspille de telles sommes pour ces évaluations.
Interpellez vos élus , parlementaires comme territoriaux. Les présidents de conseils généraux nouvellement élus ne seront certainement pas insensibles à la situation de "leurs" collèges!
Nous vous renvoyons aux communiqués nationaux publiés en février et mars (à télécharger ci-dessous) qui peuvent servir de base à vos argumentaires, ainsi qu'au dossier de presse sur les remplacements et le nouveau site Ouyapacours. Il est important de centrer notre communication sur les aspects qui marquent le plus l'opinion publique : remplacements non assurés et fermetures de classe. Pour autant, cette mobilisation concerne bien tous les niveaux scolaires et bien sûr la formation des enseignants.
Et bien sûr, comme toujours, n'oubliez pas de nous transmettre les informations concernant vos actions, afin d'alimenter la rubrique « Sur le terrain les parents se mobilisent » du site Internet national.
Dans cette période, de nombreux parents se mobilisent, même sans être à la FCPE, voire des collectifs se montent. Ne les laissez pas seuls! Ils ont raison de se mobiliser, allez les rencontrer pour les y aider. C'est notre place de fédération nationale de parents d'élèves indépendante, agissant dans les différents domaines de la vie scolaire et de l'éducation. Renforcons notre présence dans les écoles.
A certains, qui viennent de se réveiller, nous dirons qu'il n'est jamais trop tard mais que nous ne pourrons nous satisfaire d'un moratoire. C'est un collectif budgétaire que nous voulons. Car il s'agit ici de milliers de postes qui seraient bien utiles dans les classes du premier comme du second degrés, notamment pour changer la pédagogie au lycée, pour offrir une scolarisation dans de bonnes conditions aux élèves entrant en 6ème et aux moins de trois ans en maternelle, pour assurer les remplacements autrement qu'au coup par coup en appelant Pôle emploi ou des retraités, pour les RASED et les enseignants supplémentaires en ZEP, pour le départ en formation des enseignants stagiaires de cette année, car il est bien temps qu'ils bénéficient d'une année complète de formation à la pédagogie et à la psychologie de l'enfant et de l'adolescent.
La bataille n'est pas perdue d'avance . Notre rejet de la carte scolaire est maintenant partagé par de nombreuses personnes qui jusqu'ici n'y trouvaient apparemment rien à redire, plusieurs IA ont annoncé que les mesures de carte scolaire ne seraient définitives qu'au prochain CDEN et un ministre a même récemment reconnu publiquement que le dogme du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne pourrait être reconduit éternellement. Faisons en sorte d'ouvrir la première brèche !
Jean-Jacques HAZAN,
Président